Hier à Salettes puis à Cléon-d'Andran (à une trentaine de kilomètres de Montélimar, Drôme), la Confédération paysanne met à exécution sa menace de faucher les champs plantés de maïs transgénique, comme elle avait déjà fait mercredi à Beaucaire (Gard). Des militants d'Attac, venus en voisins de leur université d'été en Arles (lire page 9), leur ont prêté main-forte, ainsi que des Verts. Les cultures arrachées appartenaient à la multinationale américaine Monsanto et à la société agrochimique Biogemma.
Etude sanitaire. Fin juillet, José Bové avait averti les pouvoirs publics. Son syndicat promettait de détruire les cultures transgéniques de plein champ, si le ministère de l'Agriculture n'y procédait pas lui-même avant la mi-août. «Le principe de précaution cher au ministre de l'Agriculture Jean Glavany n'est pas appliqué: aujourd'hui, on fait des essais en plein air comme s'il n'y avait aucun risque pour l'environnement et les consommateurs», rappelait la semaine dernière René Louail, porte-parole de la Confédération. Il s'appuyait sur une étude de l'Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) qui a établi que des organismes génétiquement modifiés étaient présents «à une teneur très faible» (de l'ordre de 0,1 %), mais dans «un nombre significatif» d'échantillons de semences traditionnelles prélevés en France. Le vent et les insectes seraient responsables de cette dissémination d'OGM, venus des cultures expérimentales en champs ouverts. Un problème que ne nie pas