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Libération
Interview

«L'obscurantisme est du côté du gouvernement»

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publié le 27 août 2001 à 0h28

Bernard Moser est porte-parole de la Confédération paysanne. Il était hier à Salettes et à Cléon d'Andran, près de Montélimar (Drôme), lors de l'arrachage de deux parcelles de maïs transgénique.

Voulez-vous éradiquer tous les essais OGM en France?

Ce n'est pas notre ambition. Il existe environ 35 hectares de tests disséminés dans 60 départements. Notre objectif est de pousser le gouvernement à stopper ces expérimentations.

Acceptez-vous les propositions du ministère de l'Agriculture qui préconise des essais diligentés par la recherche publique?

Non. Jean Glavany a trop changé. Il a voulu passer en force pendant des années. Ensuite, il a été poussé à la transparence, le 22 juin, après une décision de justice (1). Depuis le 25 juillet, il parle de coopération ou d'éthique, voire de distinguo entre OGM... Notre position n'a pas changé: il faut faire des tests pour montrer les effets des OGM sur la santé, la contamination des semences. Nous sommes pour des essais en milieu confiné, pour montrer les risques de contagion.

Des scientifiques et les semenciers vous taxent d'obscurantisme.

C'est un classique. Face à la montée de la résistance de mouvements sociaux, on utilise la démagogie. Mais l'obscurantisme est plutôt du côté du gouvernement, qui a trop longtemps refusé de rendre publics les essais. Nous, on agit dans la clarté. Et on est le relais d'une opinion publique très réticente aux OGM.

Le ministère de l'Agriculture confie que ces tests sont nécessaires, pour démontrer la nocivité