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Libération
Éditorial

Mûrir

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publié le 28 août 2001 à 0h29

Impayables, les Verts. Songer à changer leur candidat à la présidentielle après que les militants l'ont désigné, même dans le PS des années 90, au plus fort des guerres de clans, on n'avait pas entendu cela. Ce n'est plus une crise de maturité, c'est de la régression. C'est pourtant le feuilleton que les écologistes se jouent en cette fin d'été, bousculés par les impromptus de leur compétiteur inattendu, Alain Lipietz, polytechnicien de formation, économiste de profession et politique de déraison. Du soutien contesté qu'il avait soutiré à René Dumont avant son trépas à ses propos sur l'amnistie en Corse, sans oublier ses inélégantes déclarations sur la campagne présidentielle de Dominique Voynet en 1995, le député européen les a cumulés. Et donné autant de motifs aux siens de verdir.

Mais Lipietz abandonnerait-il aujourd'hui que la crise du mouvement n'en serait pas diminuée. Car le problème des Verts n'est pas autre chose que ce que leur candidat symbolise: l'incapacité, en dépit de quatre années de présence au gouvernement, à mûrir, à sortir d'un certain passé sectaire, à transcender les querelles de personne, à incarner une autre manière d'agir dans le débat public, une autre voie à gauche. La candidature Lipietz a, au moins, le mérite de poser le vrai enjeu pour les Verts. Où ceux-ci transforment leur candidat et l'amènent à grandir avec eux pendant la campagne présidentielle, ou, à l'inverse, le candidat les fait régresser encore et, dans ce cas, c'est la ghettoïsation q