Les polémiques nées à propos de la remise en service du tunnel du Mont-Blanc mettent une nouvelle fois en évidence l'impéritie de la SNCF et de l'Etat en matière de ferroutage. Un procédé certes lourd en investissements, mais qui a fait la preuve de son efficacité, notamment en Suisse, et sans doute le seul capable, à terme, de débarrasser les vallées alpines des nuisances de toutes sortes engendrées par les centaines de milliers de poids lourds assurant la majorité des échanges commerciaux franco-italiens.
Officiellement, surtout à entendre Jean-Claude Gayssot, la France s'est convertie à ce mode de transport. Mais dans les faits, tout reste encore en l'état de projet du fait de multiples retards décisionnels auxquels les transporteurs routiers ne sont pas étrangers. Comble de l'absurde: la SNCF, obnubilée par ses TGV, traîne aussi des pieds. Et au nom d'une fierté d'entreprise bien mal placée, elle ne se résout pas à adopter un modèle de plate-forme étranger qui a pourtant fait ses preuves, alors qu'elle peine à en mettre au point un performant...
Il n'est décidément que temps d'en finir avec ces atermoiements. Mais d'ici à ce que les poids lourds prennent le train pour franchir les Alpes, il n'en faudra pas moins que se poursuivent, voire se développent, les échanges franco-italiens. Cette évidence éclaire d'un jour particulier l'initiative référendaire des maires de la vallée de Chamonix: leur donner satisfaction en interdisant le tunnel du Mont-Blanc aux camionneurs revie