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Libération
Éditorial

Promesses de rentrée

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publié le 3 septembre 2001 à 0h42

En v'là de la «France», en v'là! François Bayrou, bon démocrate chrétien, en promet une «humaine»; Lionel Jospin, après cinq années à Matignon, en propose bizarrement une «nouvelle»; Jacques Chirac, bientôt septuagénaire, prétend, lui, en incarner une «moderne». Premier week-end de septembre et premières promesses. Les slogans sentent encore la peinture mais commencent à être mis en rayons. Entre ceux qui le sont et ceux qui le seront à coup sûr, les candidats se comptent déjà sur les doigts de quatre mains. Plus les Français se défient de leurs élus ­ ils sont trois sur quatre à ne pas faire confiance aux politiques pour améliorer leur quotidien, selon l'institut de sondage Ifop ­, plus l'Elysée avive les ambitions. Il faut espérer que ce soit pour relever le défi de la recrédibilisation de l'action publique et non pour goûter le confort d'un palais que l'actuelle présidence a transformé un peu en résidence d'agrément. La campagne sera «plus rude» à cause des affaires, a cru bon prévenir Nicolas Sarkozy. Il parlait d'or. D'ici à avril, le problème n'est pas tant de savoir si droite et gauche vont s'envoyer à la figure leurs turpitudes passées que de connaître comment ils vont redonner du lustre au métier de gouverner. De ce point de vue, tous les candidats ne se valent pas et il reviendra aux électeurs de les soumettre à bilan critique.

Dans la série «réconcilier les Français avec leurs représentants», il n'est pas sûr, d'ailleurs, que le RPR ait beaucoup appris de ses année