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Libération

L'Europe, terre d'asile incohérente.

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Face aux flux de candidats au statut de réfugié, les membres de l'Union s'accusent mutuellement de laxisme.
publié le 7 septembre 2001 à 0h44

Depuis que la France et le Royaume-Uni se querellent à propos du centre d'hébergement de Sangatte (Pas-de-Calais) et du sort des clandestins candidats au statut de réfugié outre-Manche, le droit d'asile a investi le débat européen. Flux, octroi du statut et de droits sociaux, protection, frontières... où en est le droit d'asile en Europe?

L'asile, un droit qui s'affaiblit

Le droit d'asile est basé sur la Convention internationale de Genève signée le 28 juillet 1951 et complété par le protocole de 1967 relatif au statut des réfugiés. La convention s'applique «à toute personne qui [...], craignant avec raison d'être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité, et qui ne peut, ou du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays». Ce texte a été signé par 137 pays. Tous les Etats membres de l'Union européenne y ont souscrit. Il prévoit une coopération entre les états contractants et le HCR, Haut-Commissariat pour les réfugiés des Nations unies. Le statut de réfugié, quand il est accordé, donne accès aux mêmes droits sociaux que les nationaux.

Cependant, depuis les traités de Schengen et de Dublin, la portée de la Convention de Genève semble amoindrie. Nombre d'observateurs regrettent la multiplication des obstacles sur le chemin des demandeurs d'asile, depuis leur pays d'origine jusqu'à l'accès aux procédures