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Libération

Quand les Quinze traînent les pieds.

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Les Européens se sont engagés en 1999 à harmoniser leurs lois, à l'horizon 2004.
publié le 7 septembre 2001 à 0h45

Bruxelles (UE)

de notre correspondant

L'Union européenne ressemble à une maison en construction dont la pose des portes et des fenêtres resterait à faire. Les étrangers désireux de s'installer sur le territoire européen mesurent bien le morcellement législatif qui subsiste encore, chaque pays de l'Union restant un territoire clos, plus ou moins accueillant selon les cas. Même la barrière constituée par les visas de l'espace Schengen (1) semble relativement franchissable.

Frontières. L'Union cumule tous les désavantages d'une harmonisation inachevée. Ainsi, la Grande-Bretagne n'a qu'à s'en prendre à elle-même si les Français regardent ailleurs quand les clandestins franchissent le tunnel sous la Manche. Pour la France, la Grande-Bretagne est devenue une frontière extérieure au même titre que la Turquie, puisqu'elle refuse d'appartenir à l'espace Schengen de libre circulation.

Certes, l'harmonisation européenne dans les domaines de l'asile et de l'immigration ne permettra pas de stopper la pression migratoire aux frontières. Les candidats à l'immigration ou les personnes fuyant des persécutions ne seront pas moins nombreux sous prétexte qu'il existe une législation communautaire. L'Espagne restera toujours sur la «ligne de front», comme l'Italie, l'Autriche ou l'Allemagne. Et demain, lorsqu'ils auront adhéré à l'Union, les pays d'Europe centrale. Les frontières ne pouvant être totalement étanches, l'Union restera longtemps confrontée à l'immigration clandestine.

Pendant naturel. Ce