Les «couloirs» de bus élargis sont-ils le meilleur aménagement?
Non. D'où la réaction paradoxalement mitigée du Mouvement de défense de la bicyclette et de la Fédération des usagers de transports en commun (FNAUT-IDF): «Ce coup de force de l'été, effectué sans concertation et dans la précipitation, pourrait nous priver de solutions plus innovantes», regrette Jean Macheras, son vice-président. La «banquette» de 70 centimètres de large a un avantage: elle matérialise, par une séparation physique, la «priorité absolue» donnée aux bus. Mais avec beaucoup d'inconvénients pratiques. Si des enclaves sur les trottoirs («lincolns») ont pu être rapidement créées pour les livraisons, régler les feux rouges pour sécuriser les «tournez à droite» des voitures qui croisent les couloirs reste un vrai casse-tête, selon Jean-Paul Proust, le préfet de police. Mais surtout ce couloir élargi ne remet pas en cause le dogme du sens unique. Conjugué aux axes rouges, il a permis depuis trente ans de faire tourner un maximum de voitures dans les artères de la capitale, mais il oblige les bus à des itinéraires aller et retour différents. D'où une mauvaise lisibilité des lignes, notamment pour les touristes. «Sur les grands boulevards, la solution, c'est de faire un double axe central réservé aux bus et de laisser les voitures, les livraisons et les vélos proches des trottoirs», explique Jean Macheras. «Dans les rues moyennes, on peut jouer avec des voies de bus à contre-sens. Enfin, il