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Libération
Reportage

Des tours trompe- la-peur.

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Dans les buildings parisiens, l'ironie rassure.
publié le 13 septembre 2001 à 0h48

A 8 heures, mercredi, tour Montparnasse à Paris, l'attentat donne encore des sueurs froides. Davy, 25 ans, responsable informatique au 35e étage, a eu une «crainte». Comme il travaille dos à la fenêtre, mardi, il s'est tourné régulièrement pour regarder «par-dessus» son épaule, pour voir si un avion arrivait. Ilinca, 26 ans, 7e étage, est partie mardi soir avec son ordinateur portable sous le bras en se disant: «On n'aura peut-être pas le droit de travailler demain.» Si, ils ont le droit. Alors, comme Marie-Christine, 36e étage, ils se rassurent, méthode Coué. «Je n'y pense plus une fois que je suis dedans.» Evelyne, 36e aussi, fait confiance aux exercices d'évacuation annuels. «Ils sont assez vigilants», dit-elle. Mardi matin, Patricia, comptable au 32e, a participé à un exercice d'alerte. «Ils nous descendent à pied jusqu'au 28e. On attend et on prend l'ascenseur. Le 28e est protégé. Ils nous ont expliqué qu'à l'endroit où on nous pose, on est en sécurité.»

Décompte. Devant la tour, trois CRS discutent avec un vigile. «Qu'est-ce que vous avez d'ouvert?», interroge le policier. «Deux portes», répond le vigile, détecteur de métaux en main. «Je traverse pour aller au marché, impossible!», lance un retraité dépité. «Ils ne laissent pas passer un pois chiche», explique Omar, guide au 59e, qui raconte aussi qu'il a avalé «la barre entière de Lexomil» pour dormir hier soir. Pas un pois chiche? D'autres accès laissent pourtant des espaces. A 8 h 30, en passant par les entrées du so