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Libération
Reportage

En France. Dans les cafés, dans la rue, au bureau, collés aux écrans de télévision, on ne parle que de ça.

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publié le 13 septembre 2001 à 0h48

C'est une France sidérée. Abasourdie. Cela se lit dans les regards entendus de ceux qui se croisent dans les rues.

Visages graves, rictus fermés. Cela se dit aussi dans les conversations à plusieurs. Cela s'entend encore dans le métro parisien: «Attentifs ensemble», résonne une voix en boucle sur les quais. «Suite aux événements survenus aux USA, la RATP applique le plan Vigipirate...» Aux terrasses des cafés, dans les bus, les gens s'accrochent à leurs journaux. «Apocalypse.... des dizaines de milliers de morts aux Etats-Unis...» Partout, dans les voitures, les bureaux, les radios crépitent. Et le moindre écran de télévision aimante les passants.

Mardi, dès le début de l'attaque, les clients du premier étage de la Fnac de Strasbourg se détournent de leurs achats et s'agglutinent, sans voix, devant le mur d'images. Même scène dans les grandes surfaces commerciales de la périphérie de la ville, des gens s'assoient à même le sol. A Paris, sur le chic boulevard Saint-Germain, une boutique de vêtements diffuse les images de l'incendie des tours. Un Américain, portable à la main, s'effondre sur le trottoir: «Ils ne peuvent pas les évacuer!»

Mercredi, à Notre-Dame de Paris, une Américaine «prie pour le peuple américain, calmement». En groupe, à partir de deux, on ne parle que des attentats. On manque de mots. «C'est hallucinant, c'est de la folie», répète une jeune fille à son copain place de l'Opéra. «Les gens sont époustouflés. Qu'est-ce qui va se passer, se demande un serveur de l