Jérusalem de notre correspondante
Sur la place de la mairie de Jérusalem, le drapeau israélien est en berne. Quelques familles sont assises sur des chaises en plastique, le regard vide, face à un grand panneau affichant les photos des «victimes israéliennes de la terreur», ces hommes, ces femmes et parfois ces enfants qui ont été tués tout au long de ces onze derniers mois dans des attaques palestiniennes. Prévue avant les attentats de mardi aux Etats-Unis, la manifestation est devenue «globale», à l'image de ce terrorisme que les milieux politiques et les médias israéliens dénoncent avec virulence depuis la veille. Le drapeau américain a été rajouté à la hâte au drapeau israélien et une affiche annonce: «La ville de Jérusalem se tient au côté du peuple américain dans ce moment difficile.»
«Israël pleure.» Dans les journaux, dans la rue, dans les discours des hommes politiques, les Israéliens assimilent désormais les Palestiniens du Fatah, le mouvement de Yasser Arafat, au terroriste Ben Laden. «Bien sûr, c'est la même terreur», raconte une Russe dont la fille a été tuée il y a deux mois dans une attaque palestinienne. «Le monde ne comprenait pas que nous ne puissions pas négocier la paix sous la terreur. Maintenant, il réalise enfin qu'il n'y a pas qu'en Israël que la terreur fait des victimes», affirme une jeune Israélienne. «Je suis très contente que les télévisions aient montré hier les Palestiniens en train de danser à l'annonce des attentats aux Etats-Unis. Cela montre a