Pendant la crise, le duel Chirac-Jospin continue. Mardi, le premier était intervenu à deux reprises à la télévision pour appeler à la «vigilance» et au «sang-froid». Le second n'avait fait qu'une brève déclaration. Hier soir, il s'est rattrapé, en s'exprimant au cours des journaux télévisés de TF1 et France 2. «Notre devoir est d'assurer à la population le maximum de protection. Tous les moyens sont mis en oeuvre, mais, à ce stade, nous n'avons pas d'information sur des menaces» pesant sur la France, a-t-il déclaré. Et il a mis en garde contre tout amalgame: «Nous combattons le terrorisme, nous ne combattons pas le monde islamique, où nous avons des amis et des partenaires. Il faut raison garder.» Au même moment, Jacques Chirac indiquait qu'il se rendrait à Washington mardi prochain pour s'entretenir avec George W. Bush.
Ce ping-pong médiatique révèle ce que les deux hommes s'efforcent de cacher: malgré l'horreur, malgré les milliers de victimes probables des attentats, la crise américaine est aussi un enjeu de cohabitation.
Conseil des ministres «normal». Officiellement, pourtant, l'unité et la concertation priment. Comme pendant la guerre du Kosovo, il s'agit de rassurer. Hier, le Conseil des ministres s'est déroulé le plus normalement possible et les attentats aux Etats-Unis n'ont été évoqués qu'en seconde partie. Hubert Védrine a évoqué la condamnation du terrorisme par tous les pays, sauf l'Irak. Daniel Vaillant a expliqué la mise en place du plan Vigipirate «renforcé». A