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Libération
Éditorial

Le nouveau désordre mondial

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Le jour où l’Amérique est devenue vulnérable.
publié le 13 septembre 2001 à 0h48

New York ville martyre. Cette ville, qui est la plus cosmopolite du monde, ce rêve urbain qui fut aussi un espoir de liberté de tous les réfugiés et de toutes les victimes du monde pendant des siècles, accueille aujourd’hui dans ses bureaux et dans ses rues de nombreux étrangers. C’est une partie de cette population qui a été massacrée par des «bombardements» terroristes.

New York n'est pourtant pas la première ville martyre. Toutes les guerres modernes se sont en effet acharnées contre les villes. Jamais pourtant une mégapole moderne, avec ses réseaux, ses transports, ses gratte-ciel, ses avenues, en dehors de toute déclaration de guerre, à froid, n'avait connu un tel acharnement meurtrier.

Les stratèges de cette offensive de mort se sont acharnés sur le bas de Manhattan, sur le coeur financier mondial, sur Wall Street, de la même manière qu'ils s'attaquaient au bâtiment le plus sûr du monde, la forteresse militaire a priori la mieux gardée, le Pentagone, à Washington, lui aussi dévasté par un autre avion suicide chargé de kérosène. Wall Street frappé à New York, le Pentagone à Washington, la planète a été en partie paralysée par une réaction en chaîne, ses transports aériens immobilisés, ses communications perturbées, les grandes Bourses déstabilisées et l'économie mondiale soumise à une incertitude de plus.

Les écrivains et les cinéastes de l'apocalypse, de New York 1999 à Mars Attack, ont imaginé des scénarios où New York et Washington subissaient de tels assauts. Mais cela