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Libération

«On n'abandonnera pas»

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Mobilisation générale des sauveteurs pour trouver les survivants.
publié le 13 septembre 2001 à 0h48

New York de notre correspondant

Il ne reste qu'une chaussure, enfouie sous la cendre, au milieu du bitume. Derrière, à une trentaine de mètres, les tours jumelles du World Trade Center se sont volatilisées, comme avalées par l'obscurité. Seuls les socles ont résisté, deux carrés noirs encore habités par les flammes. Tout autour, c'est l'horreur pure. Des voitures du NYPD, la police de New York, éventrées le long des buildings, des hommes qui s'activent dans un paysage lunaire. Sans masque, impossible de respirer tant la fumée prend à la gorge. On ne voit rien si ce n'est un amas de débris qui s'empilent. Le cadavre de l'un des symboles les plus connus de la prospérité américaine. Il est tout juste minuit, et les secours n'ont pas cessé de s'activer depuis l'attaque terroriste lancée à 9 heures du matin. Une armée d'ombres avance dans les rues ravagées, les pieds traînant dans cette couche de cendres qui a recouvert tout le sud de Manhattan. Quand on les croise, on pense à des fantômes tellement leurs visages sont marqués, masques de cire figés par l'effort. Pompiers venus de tous les coins de New York mais aussi du New Jersey ou du Connecticut. Ils sont des milliers, hommes du feu, sauveteurs professionnels, policiers et Garde nationale.

Sorti de nulle part, Bill Lees, les yeux fixés sur le sol, le visage mangé par un tic nerveux, avoue qu'il vient de «passer une journée en enfer». Cet officier de police de Paterson (New Jersey) est aussi pompier volontaire. Il est sur les lie