Rennes a reçu de plein fouet la nouvelle des attentats. «A 20 heures, il n’y avait plus personne dans les rues, tout le monde était devant sa télévision», raconte l’employée d’un bar du centre-ville. Encore choqué, incrédule, inquiet, chacun a repris hier matin le chemin de ses occupations. «J’ai appris la nouvelle en direct, j’ai été stupéfait, lance un cadre qui rejoint son bureau. C’est le terrorisme absolu. Je pensais que cela ne pouvait arriver nulle part. Aujourd’hui, je pense que cela peut arriver n’importe où.» Eric, musicien, n’a pu se résoudre à reprendre ses activités: «J’ai eu besoin de sortir, de marcher pour me détendre. Après un tel événement, tout ce qu’on peut faire paraît dérisoire. Qu’est ce qui nous attend? Quelles représailles va-t-il y avoir? Le monde peut aussi bien s’enflammer, non?»
«I-ni-ma-gi-nable!» Dès les premières heures de la matinée, les marchands de journaux ont été dévalisés. Dans les cafés, chacun dévore la presse du jour ou exprime son incompréhension. Au bar Le Saint-Just, un homme d’affaires récapitule les événements de la veille: «Cent dix étages, des milliers de visiteurs chaque jour», dit-il, évoquant les tours pulvérisées, «i-ni-ma-gi-nable!» Dans un autre café, un jeune client, visiblement aussi éméché qu’ébranlé, s’abandonne à l’autodérision: «Je fête l’apocalypse!» Tout en avouant leur émotion face aux drames humains d’outre-Atlantique, certains tentent de relativiser. «Il ne faut pas instaurer un climat de suspicion, remar