Washington de notre correspondant
La vie reprend doucement aux Etats-Unis, mais les Américains restent en état de choc. A Washington, les alertes à la bombe se succèdent. Jeudi après-midi, une «menace très sérieuse» a conduit à l'évacuation de tous les monuments et musées autour du Mall. Puis ce fut autour du Capitole: tous les élus se sont retrouvés sur le gazon, à l'extérieur du siège du Congrès. La nuit, 10 000 étudiants ont dû fuir à toutes jambes leurs dortoirs universitaires à la suite d'une fausse alerte. La Maison Blanche, siège de la présidence, est en état de siège. Le quartier a été bouclé. Les policiers sont partout aux alentours, parfois en tenue antiémeute, parfois en civil, toujours l'air fatigué.
Cheney exfiltré. Signe de la profonde inquiétude de la police, le vice-président, Dick Cheney a été exfiltré vers la résidence de campagne présidentielle de Camp David, à une centaine de kilomètres de la capitale, dans le Maryland, pour des raisons de sécurité. Bush et Cheney se séparent pour qu'il en reste un des deux, «au cas où»... «Nous devons demander à tout le monde de travailler différemment avec la Maison Blanche, a commenté vendredi son porte-parole Ari Fleicher, notre Nation y a perdu quelque chose, mais ce ne sera pas permanent.»
Dans les entreprises, le travail a repris peu à peu. «Mais dans les bureaux, les gens sont bizarres, ils sont sur les nerfs, incapables de se concentrer. Ils attendent la riposte militaire», raconte Mark, qui travaille dans un centre