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Libération

La peur de la surenchère gagne l'Assemblée.

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Les députés ont auditionné trois ministres vendredi sur la situation internationale.
publié le 15 septembre 2001 à 0h49

Une session extraordinaire du Parlement pour discuter de la situation internationale n'est pas exclue. Matignon juge, pour l'instant, sa convocation «prématurée». L'Elysée «attend de voir» la proposition du gouvernement. Et surtout «la tournure des événements»: l'ampleur et la nature de la riposte américaine.

Session extraordinaire ou non, les députés ont effectué vendredi leur prérentrée. De manière studieuse, attentive et consensuelle. A l'initiative du président, Raymond Forni, les Commissions des affaires étrangères et de la défense auditionnaient les ministres des Affaires étrangères, de l'Intérieur et de la Défense sur la situation internationale.

Dans la salle Lamartine, les députés sont serrés comme des sardines. Raymond Forni prévient les impatiences: les ministres devant ensuite être entendus par le Sénat, un seul représentant de chaque groupe parlementaire s'exprimera. Face à lui, Pierre Lellouche, député RPR de Paris, bout. Après une minute de silence, Forni donne la parole à François Loncle. Le président socialiste de la Commission des affaires étrangères donne le ton: «Il faut empêcher que la riposte nécessaire et indispensable soit disproportionnée et contre-productive. On ne peut tuer des innocents pour venger des innocents.» Son homologue de la Commission de la défense use presque des mêmes termes. Paul Quilès prévient: «Attendons la révélation des faits sans tomber dans le manichéisme, qui opposerait par exemple l'islam et l'Occident. Il ne s'agit pas non plu