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Libération

L'angoisse des Arabes de Brooklyn

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Malgré les appels au calme, la communauté s'inquiète des amalgames.
publié le 17 septembre 2001 à 0h50

Brooklyn envoyée spéciale

Il n'y a pas grand monde en ce samedi matin sur Atlantic Avenue, à Brooklyn, l'une des rues commerçantes arabes les plus populaires de New York. Remplis d'ordinaire d'une foule cosmopolite le week-end, les quelques commerces arabes ouverts n'accueillent plus que la clientèle restreinte des gens du coin. Beaucoup ont préféré tirer leur rideau de fer. La désolation se lit sur les visages. La peur aussi. Depuis l'attentat de mardi attribué aux réseaux islamistes d'Oussama ben Laden, la communauté arabe et musulmane américaine vit dans l'angoisse. Comme pendant la guerre du Golfe. «Mes enfants ne vont plus à l'école. J'ai peur pour leur sécurité», avoue une mère de famille qui porte le voile. L'école islamique, un grand bâtiment situé au bout de la 3e Avenue, est fermée «pour une durée indéterminée». Une voiture de police banalisée est garée devant. «On surveille des endroits à risque, dit une femme policier. Cette école, mais aussi l'immeuble de la Jewish Press, que vous voyez là-bas.» De fait, une autre voiture banalisée est garée 50 mètres plus loin devant l'imprimerie. L'endroit est désert. «A ma connaissance, il n'y a pas eu de problème par ici», dit la policière.

Appel au calme. Dès le lendemain de l'attentat, le maire de New York, le républicain Rudolph Giuliani, a reconnu que des incidents isolés s'étaient produits, avant de lancer un appel au calme. Dans Manhattan, la grande mosquée de la 96e Rue a reçu des jets de pierres et des coups de fil ano