Parmi les diverses réactions aux attentats perpétrés aux Etats-Unis, certaines sont précipitées et exagérées, d'autres plus modérées, mais toutes ont en commun de prendre pour acquis les moyens dont disposaient les terroristes. Nombreux, très bien organisés, disposant de ressources et de soutiens financiers importants, infiltrés dans divers services, renseignés au plus haut niveau... tels sont les qualificatifs permettant d'expliquer la défaillance des systèmes de renseignements américains, accusés au passage de négligence, voire d'incompétence, pour n'avoir pas su protéger l'Amérique d'une menace qu'elle ne supposait pas si réelle. Or, rien à ce jour ne prouve que les kamikazes, dont les identités ont été révélées, disposaient d'une logistique particulièrement impressionnante. Après tout, trois et six hommes par avion, armés de cutters ou de couteaux, ont pu maîtriser l'équipage et tous les passagers (avec un seul échec, en Pennsylvanie), puis l'un d'eux, sachant piloter, a pris les commandes pour mener l'opération à son terme. Il fallait incontestablement trouver des candidats au suicide non fichés et déterminés, et au moins quatre personnes ayant suivi des cours de pilotage (aucun des terroristes identifiés n'était pilote professionnel), mais des moyens logistiques n'étaient pas forcément nécessaires pour coordonner les attaques. Il fallait connaître les horaires et la trajectoire des différents vols, mais ces informations ne sont ni secrètes ni surveillées par les servic
L'indécelable terrorisme du pauvre
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publié le 17 septembre 2001 à 0h50
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