Comment, depuis ce 11 septembre, retrouver un espace pour critiquer le «système économique dominant»? Comment mobiliser et manifester contre «la mondialisation néolibérale»? Comment dénoncer «l'horreur», «la barbarie» des attentats, tout en pointant aussi du doigt les responsabilités de «l'isolationnisme américain»? L'exercice s'annonce délicat. Et taraude tous les acteurs du mouvement de contestation globale.
D'autant que, la veille encore des attentats, comme le remarque l'Américain Soren Ambrose, du réseau 50 Years is Enough qui milite contre les politiques de la Banque mondiale et du FMI , «nos revendications portaient comme jamais et le dynamisme de notre mouvement nous étonnait nous-mêmes». La veille encore, note une ONG des droits de l'homme, «les médias avaient modifié leur représentation parfois caricaturale du mouvement et prenaient enfin au sérieux nos exigences de justice sociale».
La veille, enfin, en France, la taxe Tobin tenait lieu de curseur politique, l'annulation de la dette dans le tiers-monde faisait, malgré tout, son chemin dans les institutions internationales et les chefs d'Etat s'interrogeaient sur les nouvelles conditions pour une «autre» gouvernance et une «meilleure» implication de la «société civile». Et voilà que certains évoquent désormais à voix basse «la crainte» de voir leur «action plombée» pour au moins «quelque temps».
«Faire de nous des antiaméricains est absurde»
«Le contexte change dramatiquement», reconnaît ainsi le Philippin Walden Be