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Libération

Les 150 ans sans fête de «la Vieille Dame grise»

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Le «New York Times» annule ses célébrations.
publié le 19 septembre 2001 à 0h51

Les célébrations ont été annulées. Actualité oblige, décence exige. Le vénérable New York Times a eu 150 ans, hier, en toute discrétion. Soucieux de la «récente tragédie» qui, voilà huit jours, a frappé le World Trade Center, à plus de soixante blocs au sud de son siège. «Nous sommes à Times Square. D’ici, nous n’avons rien vu. Dès que l’on a su, tout le monde s’est efforcé de se comporter de façon responsable, malgré la très vive émotion», raconte un porte-parole du journal. «La direction a proposé aux employés qui le souhaitaient de rentrer chez eux.» Mais elle leur a surtout conseillé, faute de transports en commun, de ne pas quitter l’immeuble. Et même d’inviter familles et amis à venir s’y réfugier en cas de besoin. «Et puis, bien sûr, nous avons fait le journal.»

Opinion. Combien de journalistes ont-ils été immédiatement réquisitionnés? «Impossible de répondre. Toute la newsroom s’est évidemment concentrée sur l’événement.» C’est-à-dire la centaine de journalistes chargés de «couvrir» New York, la trentaine de reporters du bureau de Washington, toute l’équipe d’éditorialistes et de billettistes qui, chaque jour dans les célèbres pages «Op-Ed» (opinions, éditoriaux), donnent le «la» de ce qu’il faut penser à l’élite américaine.

Référence. Ce mardi-là, comme tous les soirs, aux alentours de 19 heures, les grands titres de la une du Times ont été envoyés par messagerie électronique à la plupart des grands quotidiens américains, qui ne manquent jamais de jeter