Une semaine après les attentats de New York et Washington, avant que n'en retombent les dernières poussières, la vie cicatrise lentement. L'ancien s'éloigne sans que le nouveau dont ces événements ont paru porteurs prenne déjà sa place. Le temps que se sont donné Bush et son état-major pour riposter leur rend paradoxalement un peu des avantages des terroristes : l'incertitude et l'imprévisible. Il faudra s'habituer à vivre durablement avec une nouvelle énigme: quelle est donc cette guerre que les Etats-Unis disent préparer?
Si fort qu'ils se lancent sur la piste de Ben Laden, il est difficile de croire que la capture, mort ou vif, d'un hors-la-loi lave l'affront reçu. L'évocation d'un conflit de longue durée mais aussi celle d'éventuelles pertes humaines tranchent avec l'habitude américaine d'opérations limitées dans le temps et sans morts dans leurs rangs. Pour préparer cette guerre d'un type nouveau, les Etats-Unis disposent pour l'heure d'un soutien élevé parmi les opinions alliées, comme le montre le sondage international que nous publions. Il n'est pas interdit de croire que la modération montrée par nombre de déclarations officielles n'est pas étrangère à ce courant de sympathie.
Plus en effet la riposte saura distinguer les coupables réels et leurs complices de leur simple environnement géographique ou idéologique et mieux elle pourra être partagée par des pays amis mais aussi mieux être comprise par des opinions extra-occidentales beaucoup plus dubitatives. Il est sans