Pas (encore) de panique dans l'industrie du disque ni de vague hystérique d'autocensure. En attendant des informations plus précises sur l'état du marché, les incidences des attentats sont relativement limitées, hormis, bien sûr, l'annulation des visites des musiciens américains qui comptaient venir en Europe présenter leur nouvel album à la presse. Comme le résume Emmanuel De Buretel, président de Virgin Continental Europe, «on ressent tous une véritable inquiétude mais qui dépasse largement le simple problème économique. Comment ne pas craindre que le monde se replie sur lui-même pour devenir toujours plus réactionnaire? La culture et la musique doivent faire partie des offensives de paix».
En attendant, quelques albums à sortir prochainement embarrassent les plus zélés adeptes du politiquement correct. Outre le cas spectaculaire du groupe de hip-hop The Coup (lire encadré), le chanteur Ryan Adams a toutes les raisons de craindre que la pochette de son nouvel album, qui le montre posant face à un drapeau américain imprimé à l'envers, soit jugée trop antipatriotique par les temps qui courent. La sortie trop rapprochée du disque (le 25 septembre) interdisait toute modification, hormis le redressement digital de la bannière étoilée, solution que la valeur montante du folk-rock américain a préféré ignorer. Un temps menacé, New York, New York, extrait de son album, a lui aussi été maintenu.
Il est encore temps en revanche de modifier la pochette du triple album live du groupe de