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Libération

Etrangers mal venus à Saint-Prix

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Le maire refuse de délivrer des certificats d'hébergement.
publié le 21 septembre 2001 à 0h52

Quand l'élu d'une commune de 6 700 habitants se met à faire de la géopolitique, cela peut occasionner des dommages collatéraux. Depuis les attentats du 11 septembre, Jean-Pierre Enjalbert, maire RPR de Saint-Prix, dans le Val-d'Oise, refuse ainsi de délivrer des certificats d'hébergement aux «ressortissants émanant de pays régulièrement cités dans les affaires de terrorisme international ou de pays où des scènes de liesse ont accompagné l'annonce du drame que vient de vivre l'Occident».

A quels pays pense donc l'édile, qui affirme être très sollicité pour des certificats d'hébergement? «Des Syriens, des Egyptiens, des Libanais, des Irakiens... des gens du Moyen- Orient ont auparavant demandé un certificat dans ma mairie. Je n'ai pas de compétences géopolitiques, mais comme tous les Français, je vois maintenant dans les médias des Etats terroristes ou qui les soutiennent. On nous parle de mouvance internationale, on entend parler de "courant"...» Depuis le 11 septembre, le maire a donc refusé ce papier, simple formalité, à un Marocain ­ «un ami, quelqu'un de bien», dit le maire ­ et à un Algérien qui le demandaient. Il s'explique: «On nous a envoyé un plan Vigipirate renforcé. On nous dit de mettre des barrières devant les écoles, de fermer les poubelles. Cela semble dérisoire aux habitants de la commune.»

Jean-Pierre Enjalbert a envoyé cette semaine une missive au préfet du Val-d'Oise pour lui faire part de sa décision, prise «en application du principe de précaution». Il atte