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Libération

Le Wahhabisme, une arme à double tranchant.

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Ce mouvement ultrarigoriste s'est retourné contre les Saoud.
publié le 21 septembre 2001 à 0h52

Mil neuf cent soixante-dix-neuf, année islamique. Commencée avec le renversement du shah d'Iran par l'ayatollah Khomeiny, l'année s'était terminée par l'entrée des chars soviétiques en Afghanistan.

Entre ces deux dates phares, un événement passe presque inaperçu: la prise, le 20 novembre 1979, de la Grande Mosquée de La Mecque par un commando dirigé par un illuminé, Juhayman al-Oteibi, qui se proclame Messie. Il explique surtout aux milliers de fidèles retenus en otage que le régime saoudien, corrompu et oublieux des préceptes de l'islam, doit être renversé. Riyad fait tout pour étouffer le scandale, mais le régime doit finalement se résoudre à faire appel à la France, qui lui expédie le GIGN: les hommes du capitaine Barril viennent à bout des insurgés en les noyant dans les sous-sols de la mosquée où ils se sont réfugiés. La famille Ben Laden, qui avait réalisé les travaux d'agrandissement du sanctuaire, en avait fourni les plans avant l'assaut...

Une famille, une richesse et une doctrine

Le jeune Oussama n'a pas oublié l'épisode, même si c'est le jihad en Afghanistan qui occupe son esprit à l'époque. Une décennie plus tard, au moment de la guerre du Golfe, c'est lui qui adressera le même reproche aux dirigeants saoudiens, coupables d'avoir laissé une armée occidentale (1) s'installer sur la terre sacrée du royaume, le lieu où Mahomet reçut la révélation divine. Le reproche porte d'autant plus qu'il touche au fondement même du pouvoir saoudien: le souverain ne s'est-il pas lui