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Libération

Moral touristique en berne

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On recense déjà 11 000 annulations en France sur les trois mois à venir.
publié le 21 septembre 2001 à 0h52

Deauville, envoyée spéciale.

Top of the World, le restaurant panoramique du World Trade Center, devait participer à la 23e édition du salon Top Résa qui se tient à Deauville du 20 au 22 septembre et qui réunit 21 000 professionnels du tourisme. Les récents événements en ont décidé autrement. Dans la navette qui conduit les exposants à leurs stands, les conséquences des attentats sont au centre des conversations: «J'ai annulé tout le Maghreb et j'ai tout reporté sur les Canaries et les Baléares.»

D'après les estimations du Syndicat national des agents de voyages, les annulations se chiffrent aujourd'hui à 11 000 sur les deux ou trois mois à venir, soit entre 5 et 10 % des inscrits. Pendant les deux jours qui ont suivi les attentats, les voyagistes ont fait face à une avalanche d'appels. «Les gens annulaient tous azimuts, quelle que soit leur destination, raconte Laure, employée d'une agence de voyages généraliste. Dès le 11 septembre, ils appelaient. Même s'ils n'avaient que des informations très partielles sur la situation.» Un argument économique a mis fin à la déferlante d'annulations: seuls les voyages aux Etats-Unis (jusqu'au 17 septembre) et à New York (jusqu'au 30 septembre) étaient annulables sans frais.

Attentisme. Les Etats-Unis sont évidemment la première victime de cette baisse du moral touristique. Sur le stand américain, surmonté d'une gigantesque bannière étoilée, on prêche l'optimisme: «Le plus mauvais service à rendre aux New-Yorkais serait de ne plus y aller»,