«A la fin de la guerre froide, les généraux se sont trouvés à la tête d'armées puissantes et d'armes sophistiquées mais sans ennemis à leur taille. En revanche, contre l'ennemi réel qui nous menace, le terrorisme, on n'a pas encore inventé d'armée ni d'armes capables de nous défendre...», me dit Shimon Pérès.
Phrase prémonitoire.
C'était il y a deux semaines à peine, à Jérusalem, après l'attentat kamikaze devant le lycée français. Dans la cour de l'école où je me suis précipité, les enfants ahuris regardaient la tête du kamikaze palestinien séparée de son corps par l'explosion.
Après avoir rencontré Arafat et Sharon, je suis rentré à Paris. C'est là que j'ai vu en direct, comme des millions de téléspectateurs, l'attaque terroriste contre les tours du World Trade Center à New York et le Pentagone à Washington.
Il était à parier que les observateurs lieraient les deux événements. Jérusalem et New York. Jérusalem, ville plusieurs fois sanctifiée et New York, capitale internationale des affaires et centre incontournable de la culture contemporaine. Deux symboles de notre époque, deux piliers de notre histoire, spirituelle et matérielle. Jérémie, le prophète, ne disait-il pas que «Jérusalem et Babylone étaient intimement liés»?
Il n'en est rien. Dans les deux cas des hommes sacrifient leur vie au nom de Dieu, mais leurs objectifs et leurs motivations ne sont pas les mêmes. Pour les Palestiniens il s'agit d'une revendication nationale, pour les terroristes qui ont frappé en Amérique, d