Berlin de notre correspondante
Sur le paisible campus de l'Université technique de Hambourg, le choc ne passe toujours pas: l'université, si fière jusqu'alors de son «internationalité» (un millier d'étudiants étrangers sur 5 000 inscrits), était bien un nid de futurs terroristes. Sur la liste de suspects transmise par le FBI après les attentats du 11 septembre, l'université a reconnu pas moins de sept étudiants, actuels ou passés. Deux (Mohamed Atta, 33 ans, et Marwan Al-Shehhi, 23 ans) étaient à bord des avions qui ont frappé le World Trade Center. Un autre, Said Bahaji, 26 ans, a disparu peu auparavant, déclarant à sa femme qu'il allait suivre un cours d'informatique au Pakistan. Les identités des quatre autres n'ont pas été révélées.
Radicalisés. Pour l'Allemagne, qui n'a jamais connu de gros attentats islamistes sur son sol, le réveil est brutal: si autant de suspects ont pu vivre et étudier si longtemps sans éveiller le moindre soupçon, combien d'autres «dorment» sur ses campus, dans ses entreprises ou ses mosquées? Des «dizaines» de nids ont pu se former, Ben Laden pourrait compter une «centaine» de supporters en Allemagne, mettent en garde les experts allemands. «L'Allemagne est une base arrière privilégiée pour les extrémistes, du fait de sa libéralité et de la générosité de son droit d'asile», observe Salim Abdullah, directeur de l'institut Islam-Archiv. Les biographies de certains suspects, comme Mohammed Atta, arrivé à Hambourg en 1992, glabre, vêtu à l'occidentale,