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Un suspect par défaut.

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Les enquêteurs n'ont pas encore de preuves contre Ben Laden.
publié le 21 septembre 2001 à 0h52

Quelques heures à peine après les attentats contre le World Trade Center et le Pentagone, le milliardaire saoudien Oussama ben Laden a été désigné par les autorités américaines comme le «suspect numéro un». Au fil des jours, les accusations se sont faites de plus en plus véhémentes contre la nébuleuse terroriste du leader islamiste, qui a lancé depuis dix ans le jihad (la guerre sainte) contre l'Amérique.

Plus de 5 000 agents du FBI commencent à remonter les nombreuses traces laissées par les dix-neuf kamikazes ­ pour la plupart saoudiens, émiriens ou égyptiens ­ dont les identités ont été rendues publiques. Mais, dans deux cas au moins, les noms étaient faux. La grande traque mobilise policiers et spécialistes de l'antiterrorisme dans le monde entier (lire pages 8 et 9). Pourtant, les éléments démontrant l'implication du chef islamiste restent assez minces. Ou, du moins, pour ce que l'on connaît de l'enquête. «Si l'on évalue les preuves aux mains des enquêteurs contre Ben Laden selon les standards du droit et des relations internationales en vigueur au XXIe siècle, il faut reconnaître que, pour le moment, il n'y en a pas beaucoup», admettait, mercredi, le Wall Street Journal.

Faisceau de présomptions. Présenté comme l'un des hommes clés des attentats du 11 septembre, Mohamed Atta, qui pilotait le Boeing lancé sur la première tour du World Trade Center, est soupçonné par les services américains d'être un membre du Jihad égyptien. Ce petit groupe islamiste aguerri est l'une des