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Libération

La légitimation de circonstance de Musharraf .

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L'homme fort du Pakistan obtient la levée des sanctions américaines contre son pays.
publié le 24 septembre 2001 à 0h53

Peshawar (Pakistan)

envoyé spécial

Le président du Pakistan, Pervez Musharraf, qui s'est autoproclamé «chef de l'exécutif» en octobre 1999, a de quoi plastronner. En s'engageant à «soutenir totalement» les Etats-Unis dans leur «lutte contre le terrorisme», le général avait promis à son opinion publique réticente que le pays en retirerait des avantages économiques substantiels. Le premier «cadeau» vient de tomber avec la levée, samedi, des sanctions imposées en 1998 par l'administration Clinton à la suite des essais nucléaires pakistanais et indiens. George W. Bush a justifié sa décision en estimant que «l'application à l'Inde et au Pakistan des sanctions et interdictions [...] ne serait pas dans les intérêts de la sécurité nationale des Etats-Unis». Celles-ci limitaient les ventes de matériel militaire ainsi que l'aide économique et financière auxquelles ces deux pays pouvaient prétendre, notamment auprès du FMI et de la Banque mondiale. Pour le Pakistan, qui consacre 45 % de son budget aux dépenses militaires, et dont la dette extérieure dépasse 38 milliards de dollars, le geste est d'im portance, car d'autres largesses américaines suivront sans doute.

Déceptions. Jusqu'alors, l'ami américain avait pourtant beaucoup déçu. A cause de ces sanctions, puis du rapprochement en 1999 avec le frère ennemi indien. Dans un pays de 160 millions d'habitants à l'économie exsangue, la levée des interdictions devrait donc faire accepter plus facilement la probable arrivée de troupes américai