Peshawar (Pakistan) envoyé spécial
Le gouvernement pakistanais, qui accueille déjà sur son territoire quelque trois millions de réfugiés afghans, s'est mis d'accord avec le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies (UNHCR) pour ouvrir ses frontières à un million de nouveaux arrivants, a rapporté hier à Libération une source informée occidentale. «Islamabad cherche toutefois à retarder ce nouvel afflux et il est fort probable qu'il attendra le début des frappes américaines avant de laisser ces déplacés afghans pénétrer sur son territoire», explique cette source.
Permis spécial. Ces réfugiés seront parqués dans des «camps fermés» que le HCR est en train de mettre en place le long de la frontière, dans les «zones tribales» pakistanaises. Depuis l'empire britannique, ces zones sont régies par un statut particulier. Les lois du reste du pays ne s'y appliquent pas, hormis, le jour, le long des routes. Les habitants sont soumis à la législation traditionnelle tribale, rendue par les élites féodales locales. Même les Pakistanais ont besoin d'un permis spécial pour pénétrer dans ces régions.
L'objectif d'Islamabad est de s'assurer que les Afghans ne se disperseront pas à travers le Pakistan et seront éventuellement rapatriés. En outre, le HCR espère «éviter beaucoup de problèmes» en empêchant ces nouveaux réfugiés à qui on fournira des produits de première nécessité d'entrer en contact avec les plus anciens, que le HCR a cessé de nourrir voilà quelques années, faute de ressou