Liège envoyé spécial
Les ministres des Finances des Quinze n'ont pas caché leur colère face au hold-up des assureurs contre les compagnies aériennes européennes: «C'est un chantage», a lancé Jean-Claude Juncker, Premier ministre et ministre des Finances du Luxembourg, à l'issue du conseil «informel» de Liège (Belgique), où il a siégé avec ses collègues de l'Union européenne durant le week-end.
A la suite des attentats du 11 septembre, les assureurs ont en effet décidé de multiplier par huit les primes d'assurance pour les passagers, et par quinze celles des risques de guerre. Et ce à compter de lundi. L'AEA (Association of European Airlines), regroupant les vingt-cinq plus grands transporteurs de l'Union, a mal pris la chose, surtout au moment où le secteur est fragilisé. Et a annoncé que, faute d'un compromis, leurs avions ne décolleraient pas mardi (lire Libération de samedi-dimanche). «Nous avons donc décidé de mettre en place un système de garantie d'Etat pour suppléer les compagnies d'assurances qui, disent-elles, ne peuvent plus répondre quand on a besoin d'elles», a grincé Juncker. «Il n'est pas question que les compagnies aériennes restent clouées au sol», a ajouté son homologue français Laurent Fabius. Cela ne ferait, effectivement, que dégrader «une atmosphère déjà pas très bonne dans l'Union», selon Jean-Claude Juncker.
La Grande-Bretagne, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Suède et la France ont annoncé la mise en place d'un «mécanisme de réassurance» valable un mois, co