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Libération

Pas de petits profits à Manhattan.

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Cartes postales des tours, tee-shirts guerriers, pin's... tout se vend.
publié le 24 septembre 2001 à 0h54

New York envoyé spécial

Sur la 14e Rue, dernière rue avant la zone interdite de Manhattan où travaillent les pompiers, une petite Chinoise vend des cartes postales du World Trade Center. Avant. Quand les deux tours se dressaient dans le ciel. Elle n'en a plus qu'une dizaine à un dollar pièce posées sur des cartons. Un dollar pour une carte moche des Twin Towers de nuit qui devait se vendre 10 cents avant le 11 septembre. Mais aujourd'hui, elles sont devenues une rareté. Un pompier exténué qui remonte de «Ground Zero», là où les avions ont frappé, lui jette un regard écoeuré.

«Fiers» et «unis». Dans le temple du capitalisme, les marchands sont revenus et profitent des attentats. Plus haut, un jeune Noir vend des cartes postales «après», une image où l'on voit la deuxième tour traversée par le Boeing de United Airlines en feu. La carte est chère, 3 dollars, mal imprimée, mais les ventes sont bonnes. Sur la 6e Avenue, les premiers tee-shirts commémorant le drame se vendent 15 dollars pièce. Toujours le même motif : les tours entourées d'une bannière étoilée grossièrement reproduite. Les slogans sont répétitifs: United We Stand («Unis, nous tenons bon»), Proud to be American («Fier d'être Américain»). I survived the attack («J'ai survécu à l'attaque») est aussi apparu. D'autres sont plus vengeurs: Hit Them Hard («Frappe fort»). Là aussi, ce petit commerce tenu par des immigrés latinos ou asiatiques marche bien.

Un grossiste, qui fournit tous ces vendeurs en pacotille patriotique, e