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Toute la ville offre son toit

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La solidarité des Toulousains dépasse largement les besoins.
publié le 24 septembre 2001 à 0h54

Toulouse de notre correspondant

«Qu'est-ce que je peux faire pour vous, Marcelle?» «Me servir enfin mon chocolat au lait. Je ne veux pas de café.» Marcelle Durin a 90 ans. Sa maison du 26 avenue de Muret lui est tombée dessus vendredi matin. Elle est maintenant attablée dans son peignoir rose pour le petit-déjeuner. Les 140 secouristes, bénévoles ou employés municipaux qui courent d'une salle à l'autre du centre d'hébergement de Lardenne ont toujours un sourire pour elle. «C'est formidable ce qui se passe ici, non?», se réjouit Anne-Lyne, qui va chercher le chocolat au lait pour Marcelle. Depuis le soir de l'explosion, les Toulousains sont ravis de découvrir la solidarité dont ils sont capables. «C'est le syndrome post-11 septembre», analyse le psychologue Bernard Gaffié, lui-même bénévole.

«Faire quelque chose». A deux heures samedi matin, ils étaient 182 hébergés à Lardenne. Ont atterri là, la plupart des familles nombreuses qui n'ont pas trouvé de toit chez les voisins. Mais, un peu plus loin, le centre des Argoulets est resté vide. Celui de Saint-Sernin n'a eu qu'un visiteur cette nuit. Au petit gymnase Compans-Cafarelli, il n'y avait vendredi soir que 19 étudiants étrangers sans abri. A l'entrée du lieu, Claire a déjà recueilli 48 propositions d'hébergement au téléphone. L'offre est sans commune mesure avec la demande. Le flot des Toulousains qui veulent «faire quelque chose pour aider» ne tarit pas. «Moi-même, explique Claire, je suis allée à la mairie tout de suite aprè