C'était bien le minimum: plus de deux semaines après les attentats, l'Arabie Saoudite s'est résignée hier à rompre ses relations diplomatiques avec les taliban, exigeant le départ des diplomates afghans dans les 48 heures. La «répudiation» intervient après celle des Emirats arabes unis. Le Pakistan reste donc le seul pays au monde à entretenir des liens avec le régime de Kaboul, pour «raisons géographiques» explique Islamabad.
Pressions. Les autorités saoudiennes pouvaient difficilement continuer à entretenir des contacts avec le régime qui a offert asile et protection au suspect numéro 1, Oussama ben Laden. Les pressions exercées par les Américains ont donc eu raison de la sympathie du royaume wahhabite pour le régime islamique le plus proche de ses préceptes ultra-rigoristes. Formés dans des madrassas (écoles islamiques) pakistanaises de la traditionnelle école déobandie, très présente dans le sous-continent indien, les taliban ont été surtout influencés par le wahhabisme saoudien à travers les enseignants et les bourses d'études gracieusement offerts par Riyad. Une fois au pouvoir en Afghanistan, les taliban ont appliqué une version du wahhabisme encore plus maximaliste que celle en vigueur en Arabie Saoudite.
Mais s'il a éclairci ses liens avec les taliban, il reste au régime saoudien à le faire vis-à-vis de Ben Laden. L'islamiste est officiellement un ennemi du royaume, qui l'a déchu de sa nationalité en 1994. Mais Ben Laden, qui appartient à l'une des familles les plus r