La Russie a choisi son camp: celui des Etats-Unis. En annonçant, lundi, l'ouverture de son espace aérien pour des opérations humanitaires et sa participation à «des opérations de sauvetage et de recherches internationales», Vladimir Pou tine a rallié la coalition antiterroriste, pariant sur les bénéfices que son pays allait en tirer. Une décision qui pourrait ouvrir une nouvelle phase dans les relations russo-américaines, passablement refroidies ces derniers temps.
Deux objectifs. Le président russe, qui a longuement pesé le pour et le contre, poursuit deux grands objectifs. D'une part, il entend faire entrer son pays dans le concert des nations civilisées et avoir les mains libres en Tchétchénie, où les exactions russes alimentent les critiques occidentales. D'autre part, en donnant implicitement son aval à la coopération des ex-républiques soviétiques d'Asie centrale, dont trois sont frontalières avec l'Afghanistan, il marque l'influence russe sur la région, que Moscou considère comme son «étranger proche».
Sur le premier point, les bénéfices pourraient être immédiats. Nos deux pays «subissent les assauts du terrorisme», a expliqué George W. Bush, lundi soir, se félicitant de l'annonce de Poutine. En reprenant implicitement l'argumentaire russe selon lequel Moscou combat le terrorisme international en Tchétchénie et non pas des rebelles indépendantistes, Washington fait un geste significatif. On peut en déduire que les critiques américaines, par ailleurs modérées, sur la con