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Libération

Manhattan en mal de symbole

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L'éventuelle reconstruction du World Trade Center divise les Américains.
publié le 26 septembre 2001 à 0h56

New York de notre correspondant

C'est l'histoire d'un projet monumental. Un caprice des frères Rockefeller ­ Nelson, le gouverneur de New York et David, le PDG de la Chase Manhattan Bank ­ qui a mis plus de dix ans à se réaliser. Des milliers d'heures de travail, des grues venues d'Australie, des centaines d'ouvriers mobilisés. Et enfin, une inauguration en grande pompe en avril 1973. «Quand nous avons commencé à dessiner ces tours, nous voulions en faire le plus beau bâtiment du monde, racontait la semaine dernière Henry Guthard, l'un des architectes du cabinet Minoru Yamasaki Associates, qui a bâti le World Trade Center. «Ensuite, elles sont devenues un symbole, pas seulement de New York et de la capitale du monde financier, mais de l'Amérique toute entière. C'est pour cela qu'il faut les reconstruire à l'identique. C'est la seule renaissance possible.»

Deux semaines après l'attentat contre les «Twin Towers», le débat sur leur reconstruction fait rage. Si Henry Guthard a fait con naître son opinion, d'autres ont pris la position inverse, jugeant «impensable de faire un World Trade Center bis». Chacun y va de son avis. La reconstruction des gratte-ciel dévastés est devenue l'enjeu d'une bataille politico-économico-culturelle. Au point que plusieurs journaux ont appelé au «calme», afin que l'avenir du sud de Manhattan puisse faire l'objet d'une saine réflexion.

Aide fédérale. Pour l'instant, un seul consensus émerge: une commission spéciale doit être mise sur pied pour mener à