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Libération

A Paris, faux papiers au coeur d'un réseau islamiste

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Saïd Atmani et Zoheir Choulah nient être des partisans du jihad.
publié le 28 septembre 2001 à 0h57

Deux barbus aux cheveux ras, tout de blanc vêtus, Zoheir Choulah, 28 ans, né à Annaba (Algérie), et Saïd Atmani, 35 ans, né à Tanger (Maroc), suspectés d'appartenir à un réseau de soutien à des islamistes armés, comparaissaient hier devant le tribunal correctionnel de Paris. Sitôt l'ouverture de ce modeste mais premier procès de partisans supposés du jihad (guerre sainte) international depuis les attentats kamikazes aux Etats-Unis, la présidente Michèle Bernard-Requin met en garde: «L'actualité récente ne doit pas interférer; la prévention concerne des faits pour participation à Roubaix, au Canada, en Turquie, en Bosnie et en Belgique, en 1996, 1997 et 1998, à une association de malfaiteurs à visées terroristes» et pour «falsification de documents administratifs».

Ces deux Maghrébins, engagés aux côtés des forces de Sarajevo en 1994 et mariés à des musulmanes, ont été extradés cet été de Bosnie et déchus de la nationalité bosniaque. Ils ont été renvoyés en France trop tard pour être jugés avec 22 membres du réseau, dont le chef Fateh Kamel, condamné le 6 avril à huit ans de prison. Seul dans le box, le tandem en profite pour se démarquer, surtout de Fateh Kamel qui a habité à Montréal avec Ahmed Ressam, un Algérien du GIA, interpellé à son entrée aux Etats-Unis le 14 décembre 1999, avec 59 kilos de nitroglycérine dans sa voiture. Même si Saïd Atmani, alias «Karim», séjournait lui aussi à Montréal durant l'été 1996 et aurait ­ selon l'accusation ­ le même rang que Ressam et K