Retour aux sources de la législature: l'emploi, comme en 1997, revient au centre du débat politique. Mais Jospin, qui pensait l'inscrire à son actif, est sur la défensive. Peu importe qu'il y ait 1 million de chômeurs de moins qu'il y a quatre ans. On retiendra, et le gouvernement le sait, d'abord que le chômage remonte. Le chiffre du mois d'août est rendu public ce matin. Il fait apparaître pour le quatrième mois une augmentation de quelques milliers du nombre de demandeurs d'emploi. C'est moins catastrophique qu'en juillet (40 000 chômeurs, soit 1,9 % en plus). Mais la baisse du chômage encore enregistrée de janvier à avril (60 000 demandeurs de moins) aura été effacée en quatre mois.
Jusqu'à ces dernières semaines, on s'accrochait encore rue de Grenelle, au ministère de l'Emploi, à l'idée que la situation allait s'améliorer au second semestre 2001. Le résultat catastrophique du mois de juillet a ébranlé cette conviction. Dès les premiers jours de septembre, on savait qu'il ne s'agissait pas d'un simple problème conjoncturel, même si l'on continue à invoquer quelques facteurs exceptionnels.
Elisabeth Guigou, dans un entretien publié hier par le Parisien, parle ainsi de «la fin du service militaire et la mise en oeuvre du plan d'accompagnement personnalisé qui incite notamment les RMistes à s'inscrire davantage au chômage» pour expliquer le très mauvais chiffre de juillet et préparer l'annonce de celui d'août. Mais elle admet aussi qu'on est entré dans «une période d'incertit