Nantes envoyés spéciaux
Y croire quand même. Y croire encore. Y croire malgré tout. Malgré le désordre mondial, les perspectives de croissance et l'effritement de la majorité plurielle. Les parlementaires socialistes, réunis pour deux jours à Nantes, se forcent pour ne pas céder à la sinistrose. Pour ne pas anticiper la défaite. Pas encore désespérés, ils sont tout de même inquiets. Jean-Marc Ayrault, patron des députés PS et maire de Nantes, l'admet: ses troupes sont «sensibles».
«Nous manquons un peu de confiance en nous, témoigne Eric Besson (Drôme). Le spleen nous guette.» Pour Didier Migaud (Isère), il s'agit plus de «stress». Le sénateur de Paris Claude Estier diagnostique, lui, une «sinistrose». Quant à Henri Emmanuelli (Landes), il s'inquiète du camp des «paniquards» qui gagnent du terrain au PS. Car si les socialistes parlent de pessimisme, c'est avant tout pour le dénoncer. Et tenter de l'exorciser.
Les dirigeants du PS se sont donné le mot mardi au petit-déjeuner hebdomadaire autour de Lionel Jospin: il faut rassurer. «Etre plus fort que la crainte», comme a lancé, martial, Jean-Marc Ayrault à la tribune. «Bien sûr, tous les voyants ne sont pas au vert. Mais tous les voyants ne sont pas au rouge non plus», ajoute-t-il dans les couloirs. Les socialistes donnent l'exemple du pétrole: le budget 2002 prévoit un baril à 23,5 dollars. Hypothèse jugée «irréaliste» la semaine passée par la droite. Mardi, le baril était à 21 dollars... De quoi faire se rengorger le ministre d