En 2002, Jospin se promettait de jouer la carte du bilan et Chirac se préparait à tout miser sur son projet. C'est l'inverse qui pourrait se produire. Le Premier ministre doit intégrer maintenant que la bonne santé de l'emploi, qui devait figurer en bonne place dans ce bilan, ne soit plus qu'un souvenir lorsque les électeurs auront à se prononcer. Si l'on ajoute une Corse patraque, la gauche plurielle qui se détraque et la sécurité qui inquiète, il n'y a pas de quoi pavoiser d'avance. Et pourtant, dans le tourbillon qui secoue un Occident découvrant sa vulnérabilité, la gauche se retrouve sur un terrain qui, en principe, ne lui est pas défavorable. L'intervention de l'Etat pour enrayer les périls économiques, une Europe plus solidaire pour faire contrepoids à une Amérique déboussolée, le contrôle public des circuits financiers afin de traquer l'argent baladeur, une réglementation environnementale plus astreignante pour conjurer les risques à caractère chimique, bactériologique ou nucléaire, tout cela met plus à mal le dogme libéral que la doxa social-démocrate. D'où une opportunité pour le futur candidat socialiste d'avancer un projet collant aux attentes de l'époque, pour autant qu'il sache allier l'imagination au réalisme, la sagesse à la générosité, ce qui est une autre affaire. Car, au-delà des circonstances qui dopent sa cote de popularité comme celle de son rival élyséen, le Premier ministre traîne comme un boulet un déficit d'adhésion chez les jeunes et dans les couch
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publié le 28 septembre 2001 à 0h57
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