Francfort envoyé spécial
Christian Noyer cultive l'optimisme. Certes, le vice-président de la Banque centrale européenne (BCE) se doit, fonction oblige, de rester prudent. Mais il ne croit pas que les Etats-Unis et surtout l'Europe puissent entrer en récession ou même simplement continuer longtemps à se languir sur le chemin d'une croissance molle. Pour lui, les attentats du 11 septembre ne devraient pas avoir un effet durable sur les économies occidentales. Il appelle les analystes en tout genre à un peu plus de modestie: «On ne peut absolument pas esquisser un scénario noir qui ait davantage de solidité qu'un scénario de rebond rapide.»
La récession menace-t-elle?
Il n'y a pas de raisons sérieuses d'envisager une récession. L'économie de la zone euro est fondamentalement saine et solide: nous n'avons pas de déséquilibres majeurs qui justifieraient une correction prolongée. Tout donne donc à penser que le ralentissement actuel devrait être de courte durée et ce, d'autant plus qu'un certain nombre d'éléments favorables vont soutenir la demande à court terme: les baisses d'impôts décidées dans beaucoup de pays de la zone euro, les conditions historiquement favorables de financement et enfin, le ralentissement de l'augmentation des prix.
Les attentats du 11 septembre ne risquent-ils pas d'avoir un effet dépressif sur la demande?
Ces attentats ont surtout pour effet de créer un facteur d'incertitude plus grand. Il est moins facile de prévoir avec un assez grand degré de confiance ce