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Libération

Quand Bush trouve quelques vertus à l'Etat

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Le recours aux aides publiques ne remet pas en cause son libéralisme.
publié le 1er octobre 2001 à 1h08

Washington

de notre correspondant

Dans sa résidence de Camp David, le président Bush a examiné ce week-end avec ses conseillers économiques un plan de relance, comprenant des dépenses publiques supplémentaires, un renforcement de la couverture chômage, une hausse éventuelle du salaire minimum... Personne n'aurait pu imaginer pareil programme sous l'administration Bush, avant le 11 septembre. Mais tout a changé ce jour-là, y compris ce qui faisait le coeur de la pensée économique américaine depuis vingt ans ans: le rejet de l'Etat.

Auparavant, les entreprises considéraient l'Etat comme «une partie du problème, pas de la solution». Menacées tout à coup par la récession, elles tendent aujourd'hui leur sébile vers le Trésor. Le transport aérien, dévasté, a été le premier à s'y mettre. Il devrait être sui- vi par d'autres: tourisme, construction aéronautique, agriculture (lire page 2). Avant le 11, George W. Bush jurait de «rendre l'argent des impôts aux citoyens, qui savent comment l'utiliser». Aujourd'hui, on le voit annoncer tour à tour une dépense de 40 milliards de dollars (43,9 milliards d'euros) pour la reconstruction, une aide de 15 milliards de dollars (16,5 milliards d'euros) aux compagnies aériennes, et 5 milliards de dollars (5,5 milliards d'euros) pour améliorer la sécurité dans les avions... Le Pentagone attend une rallonge de 17 milliards de dollars (18,7 milliards d'euros), et la compagnie nationale de chemin de fer Amtrack compte elle aussi sur quelques dizaines de