New York de notre correspondant
Au quinzième jour, il est toujours les pieds dans les gravats. Le matin, il est venu avec les familles des victimes, cet après-midi, il précède une troupe de sénateurs ébahis devant le paysage d'apocalypse. Depuis plus de deux semaines, Rudolph Giuliani dit qu'il faut «venir au milieu du carnage, pour se rendre compte de ce qui s'est vraiment passé». Souvent, il a répété qu'il n'y avait pas de mots pour décrire «l'horreur pure qui frappe au visage». Plus loin, une grand-mère, qui l'entraperçoit, applaudit à tout rompre. «C'est Rudy. Notre héros, l'homme qui a sauvé New York.»
Pour ceux qui n'y croyaient plus, voilà donc la résurrection de Rudolph Giuliani. Depuis le 11 septembre, le maire de New York est devenu le symbole d'une ville qui refuse de céder à la panique. Il y a quel ques semaines, on parlait déjà de lui au passé. Son cancer de la prostate l'avait empêché de se présenter contre Hil lary Clinton aux sénatoriales de New York à l'automne 2000. Puis était venue la tragi-comédie de son divorce très public. Aujourd'hui, Rudolph Giuliani, au bout de son deuxième mandat, est plébiscité pour rester à son poste. Et lui semble décidé à ne pas lâcher New York de sitôt, proposant de prolonger ses fonctions de trois mois après le 1er janvier pour aider à la reconstruction de sa ville. Samedi, dans une émission populaire, Saturday Night Fever, il a promis que New York se remettrait des attentats.
Petit déjeuner. Son nouveau destin, «Giuliani le Roch