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Libération

L'Iran négocie son enrôlement antiterroriste

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Téhéran espère profiter de la situation pour rompre son isolement diplomatique.
publié le 2 octobre 2001 à 1h08

Les Etats-Unis peuvent-ils impliquer la République islamique d'Iran dans la lutte antiterroriste? La con damnation sans réserve des attentats du 11 septembre ­ et pour une fois à l'unisson des conservateurs et des réformateurs ­ le laissait supposer. Jusqu'à ce qu'une diatribe du «guide» de la révolution Ali Khamenei, mercredi, fasse planer le doute sur les intentions de l'Iran. «Pendant vingt-trois ans, vous [les Américains] avez constamment attaqué les intérêts iraniens. Comment osez-vous demander notre aide pour attaquer un pays musulman et opprimer l'Afghanistan qui est notre voisin?», s'est écrié le chef de file des conservateurs, en lançant: «Pas question d'aider les Etats-Unis.»

Le président réformateur Mohammad Khatami n'a pas paru plus conciliant, accentuant l'impression d'une valse-hésitation de l'Iran au moment où une troïka européenne, emmenée par le ministre belge des Affaires étrangères, y arrivait la semaine dernière. «Il ne faut pas s'y tromper, considère pour tant un expert iranien. Les principaux ennemis des mollahs aujourd'hui ne sont ni les Etats-Unis ni "les sionistes", mais l'extrémisme guerrier wahhabite incarné avant le 11 septembre par la jonction Afghanistan-Pakistan-Arabie Saoudite qui commençait à prendre l'allure d'une alliance. La concurrence du radicalisme islamiste wahhabite, qui a ravi à l'Iran son rôle de chef de la contestation du monde musulman, inquiète en outre au plus haut point la République islamique. Du coup, celle-ci a été soulagée q