Elle en est certaine, Kathleen Hensman: les trois hommes, elle les a vus, quelques jours avant l'attentat, alors qu'ils demandaient à se connecter à l'Internet depuis un poste de sa petite bibliothèque, à Delray Beach, en Floride. «J'ai reconnu leur photo dans le journal», dit-elle. Ces trois visiteurs sont soupçonnés par le FBI d'être liés aux pirates ayant précipité les avions sur le World Trade Center et le Pentagone. Dès le 20 septembre, des enquêteurs ont débarqué et «ont saisi deux ordinateurs et les ont emportés», précise John Callahan, le directeur du lieu. Les numéros 6 et 7, car Kathleen Hensman ne se souvenait plus du poste utilisé.
Trace numérique. Un peu partout aux Etats-Unis, ce genre de scène se répète depuis le 11 septembre. «Le FBI est venu vérifier, dans notre base de données, qui s'était connecté depuis nos ordinateurs en accès libre», raconte Sam Morrison, le directeur des 37 bibliothèques du comté de Broward (Floride). Sur une échelle peu commune, le FBI piste la trace numérique des présumés terroristes. Un officiel de la police fédérale a ainsi parlé de «centaines d' e-mails échangés» par les suspects avant la date du 11 septembre, lors d'une conférence donnée avec le ministre de la Justice John Ashcroft.
Si l'on ne sait rien de la moisson effective du FBI, celui-ci applique une recette de plus en plus répandue: un ordinateur saisi est un indice efficace. «C'est du bonheur, même si c'est un ordinateur en accès public, dit Joël Rivière, l'ex-responsable d