Rien ne va plus à la SNPE, la Société nationale des poudres et explosifs. Et personne n'aurait pu trouver pire sortie pour son PDG, Jean Faure, qui a quitté l'entreprise la semaine dernière pour cause de limite d'âge. La catastrophe de Toulouse a plongé, du jour au lendemain, l'entreprise publique dans le noir complet. Le successeur de Jean Faure? Le candidat du ministère de la Défense, Jacques Loppion, n'a pas encore été officiellement nommé. Le projet, baptisé Heraklès de société mixte avec la Snecma? Gelé. L'augmentation de capital de 500 millions de francs promise par les pouvoirs publics? Reportée. Et comme si cela ne suffisait pas, le risque de fermeture définitive des deux sites toulousains fait planer une lourde menace sur l'avenir.
Funeste destin que celui de Jean Faure. Après avoir participé à la création de la SNPE en 1971, il y a fait toute sa carrière, et surtout développé la diversification dans la chimie. Diversification montrée du doigt aujourd'hui. Si les sites de Toulouse devaient fermer (soit environ 40 % de l'activité chimique du groupe), c'est pratiquement toute la chimie de la SNPE qui s'arrêterait.
Une fermeture qui pourrait avoir de graves conséquences sur le calendrier d'Arianespace. En plus du perchlorate d'ammonium, indispensable à la fabrication du propergol liquide utilisé dans le booster de la fusée, le site de Toulouse produit le carburant (dit MMH) du dernier étage de la fusée Ariane 5. Or, si Arianespace dispose d'une année de propergol en rése