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Libération

Premiers revers pour les taliban.

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A la frontière tadjike, l'Alliance du Nord prépare une offensive, mais ses moyens sont limités et elle reste divisée.
publié le 2 octobre 2001 à 1h08

Sur le front de Aykhanom

(nord de l'Afghanistan)

envoyé spécial

Le petit port secret d'Aykhanom, sur l'Amou Daria ­ rivière qui sépare l'Afghanistan du Tadjikistan ­, est vide et silencieux. Avant la mort du commandant Massoud, on pouvait voir des cargaisons de munitions s'entasser sur la rive afghane de cette antique ville grecque, dont le nom n'est pas arrivé jusqu'à nous. Fournies surtout par la Russie et l'Iran, elles traversaient le large cours d'eau grâce à un bac relié à un câble qui existe toujours.

«Question de jour». Mais depuis la mort du chef militaire de l'opposition aux taliban, le port (un grand mot pour une berge à peine aménagée) est à portée de canon de l'artillerie des taliban. Le jour, plus rien ne passe d'une rive à l'autre, ni marchandise ni équipement militaire. Les camions privés venus de la vallée du Pandjshir ­ à cinq jours de route ­ attendent la tombée du jour pour se rapprocher. C'est la nuit que le matériel militaire passe dans le plus grand secret du Tadjikistan à l'Afghanistan. A quelques kilomètres du petit port, un vieux camion lance-roquettes multiples avec ses tubes vides et un canon de 105 tire quelques obus de temps à autre sur l'ennemi, tout proche. On se demande si l'approvisionnement que reçoit l'Alliance du Nord (qui regroupe la plupart des forces hostiles aux taliban) est à la mesure de ses ambitions militaires.

Les responsables de ce front ne font pas mystère de leur manque de matériel. Pourtant, une offensive serait proche. «C'est une