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Libération

Embarras au procès du «gang de Roubaix»

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Les avocats demandent le renvoi pour juger plus sereinement l'affaire.
publié le 3 octobre 2001 à 1h09

Douai envoyé spécial

Les abords du palais de justice de Douai sont étrangement silencieux. C'est un calme trompeur. De mémoire de cafetier, on n'avait jamais vu une telle débauche de policiers. Un calme de camp retranché. Qui allait-on juger en allant jusqu'à placer des tireurs d'élite sur les toits? Trois hommes accusés de braquages, d'un meurtre et de tentatives de meurtres sur des fonctionnaires de police, trois rescapés (les autres sont morts, l'un a disparu, le dernier est en fuite) du «gang de Roubaix». Alors qui? Malfaiteurs ou terroristes? Voyous ou islamistes? C'est toute la question de cette première journée d'un procès prévu pour durer trois semaines.

«Jeunes perdus». Dans la salle de la cour d'assises, la lumière du jour entre mal. Les hautes fenêtres sont obstruées par des rideaux gris bleu. Des «rideaux couleurs de deuil», dira le bâtonnier Jean-Louis Brochen, défenseur de Hocine Bendaoui, le premier accusé. Un garçon frêle de 24 ans portant une chemise à carreaux, un enfant de Tourcoing, un fils du Nord. Le seul qui se laissera photographier dans son box. Il avait 18 ans au moment des faits. Le bâtonnier parlera de son client comme d'un «écorché vif» appartenant à une «génération condamnée» de «jeunes perdus à Roubaix», trouvant dans une mosquée de la ville un havre «d'amitiés, de complicités». Et racontera à grands traits l'histoire de ce «groupe» qui se constitue autour de la «tête pensante», Christophe Caze, tué en 1996 lors d'une fusillade avec la police en