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Libération
Éditorial

Fascination.

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publié le 3 octobre 2001 à 1h09

La présence en France ou dans d'autres pays européens de «réseaux» affidés à la nébuleuse chapeautée par Ben Laden s'appuie désormais sur mieux que des conjectures. Diverses affaires aux franges du droit commun avaient déjà montré la séduction que pouvaient exercer sur des jeunes musulmans en situation de rupture les thèses islamo-militaristes développées dans diverses chapelles clandestines. Le passage d'une démarche religieuse à la spirale terroriste reste néanmoins rarissime.

Sans chercher d'explications psychologiques à ce saut, il faut tout de même rappeler que, loin que le terrorisme soit une particularité exotique, il participe de la culture politique européenne beaucoup plus que celle-ci n'aime à l'admettre. Même téléguidée d'une lointaine caverne afghane, la fascination islamiste n'en rencontre pas moins un schéma mental presque banalisé dans les sociétés modernes. Le stéréotype terroriste s'attrape facilement à seulement regarder les journaux télévisés depuis trente ans. L'offre de terrorisme islamiste ne trouve d'oreilles attentives que parce que celles-ci ont été en quelque sorte préprogrammées à écouter ses sirènes.

Et c'est bien parce que celles-ci trouvent un écho que leurs tireurs de ficelles doivent être pourchassés. Cette lutte sera d'autant plus difficile qu'elle va à contre-courant des habitudes libérales des démocraties. Très vite, dans les mois qui viennent, il faudra faire un partage entre ce qui peut être consenti aux mesures policières antiterroristes,